À propos de la Journée internationale du bonheur

Aujourd’hui, Journée internationale du bonheur, nous voulons revendiquer le bonheur qui réside dans le quotidien, simple et petit. Celui qui est atteint dans une mélodie, dans la contemplation du lever du soleil, dans un petit geste bienveillant, dans une gorgée d’eau dans une fontaine solitaire. Le bonheur qu’il a découvert en apparence vulgaire et proche est extraordinaire, ce qui évite les luxes coûteux et les excès fantaisistes; celui qui entrevoit le même paradis quand il entend un ruisseau, entrevoit un rouge-gorge ou renifle les gouvernails; le bonheur qui, se méfiant du bien-être futur et artificiel, voit le jour grâce à la sage maîtrise de la Terre nourricière.

Nous revendiquons le bonheur qui naît de l’intérieur lorsque nous exerçons les vertus, celui qui prend sa source dans l’ordre interne de la personne et dans l’harmonie avec la Nature et ses cycles ; celle qui repose plus sur l’être que sur l’avoir, plus sur les valeurs que sur les choses, plus sur notre attitude que sur les circonstances; l’humble bonheur, qui a faim et soif de justice et travaille à la concorde, qui est sobre, juste, et qui aime la vérité, celle des lys des champs; un bonheur qui ne se vend ni ne s’achète et qui, à l’abri de tout battage publicitaire, est plus à la portée des cœurs purs que des poches pleines.

Nous revendiquons le bonheur de tous, celui qui s’épanouit quand tout reste connecté dans le cosmos, celui qui ne dresse pas de murs pour en profiter individuellement, celui qui coopère et partage, celui qui, avec compassion, fait pleuvoir sur les justes et l’injuste. Le bonheur n’est pas exigé comme un droit ou un paiement, ni il n’est recherché comme une obligation ou un sophisme, mais germe comme une grâce quand on arrête de regarder son nombril et de s’accrocher à ses désirs, même les désirs de bonheur. Nous revendiquons le bonheur enthousiaste qui n’abandonne pas et participe à la force féconde et mystérieuse de la Vie.