Déclaration à propos de la Journée internationale de l’éducation environnementale

Aujourd’hui, 26 janvier, Journée internationale de l’éducation à l’environnement, nous voulons rendre publique notre position, qui est aussi notre engagement, en pensant non seulement au bien commun, mais aux générations futures et à tous les êtres vivants de la Terre Mère.

Nous sommes dans une période critique de l’histoire, face à une urgence écologique mondiale aux conséquences multiples et très graves (alimentaires, sociales, sanitaires, etc.). Dans ce contexte, l’éducation à l’environnement devient à la fois fondamentale et incontournable. Cependant, on se demande comment cinq décennies d’éducation environnementale ont si peu transformé les attitudes et les habitudes insoutenables d’une société qui se dirige vers l’effondrement. On comprend qu’une réflexion indispensable sur les fondements idéologiques qui sous-tendent la civilisation occidentale moderne (vision du monde scientifique, anthropocentrique et mercantiliste, culture de l’avoir et non de l’être, etc.) a été négligée. Ce savoir ancestral, présent dans les traditions spirituelles, ainsi que chez les peuples autochtones qui vivent immergés dans la nature et qui sont un exemple de résilience et de respect de leur environnement, peut beaucoup nous aider dans ce questionnement.

Dans cette ligne, nous considérons que l’éducation à l’environnement doit mettre en évidence le danger de tout confier à une économie, une science et une technique détachée de l’éthique environnementale et d’une vision amoureuse de la Nature ; qu’il faut contrer certaines valeurs (matérialisme, consumérisme, etc.) par d’autres qui nous aident à vivre plus harmonieusement avec la terre nourricière (frugalité, simplicité, etc.). Nous pensons également qu’à côté de données précises, de rapports rigoureux et d’arguments logiques, le langage intuitif et émotionnel des arts, avec son pouvoir de nous émouvoir et de susciter l’appréciation de la nature, est essentiel ; qu’en plus de nous souvenir de nos obligations envers l’environnement, nous devons favoriser des expériences d’admiration, d’appartenance, de joie et de gratitude.

L’éducation à l’environnement doit également proposer des propositions d’actions réalisables et cohérentes avec ce qui est prôné (activités de connexion profonde avec la Nature, comme la contemplation) et, à l’aide de la critique et de la dénonciation, encourager la participation aux communautés et aux entités transformatrices (coopératives de consommateurs, mouvements de sauvegarde du patrimoine, etc.). Mais nous sommes aussi convaincus que l’éducation à l’environnement requiert inexcusablement notre propre conversion : la culture de l’intériorité (des vertus comme l’empathie, l’espérance active, etc.), la témoignage par l’exemple, et l’écoute humble et engagée envers la ‘sagesse de la Terre’.