Un grand parc national crée à la demande des autorités traditionnelles indigènes en Colombie
Yaigojé Apaporis, Colombia26 October 2009
Le 26 octobre 2009, le Ministère d’Environnement, Logement et Développement Territorial de la Colombie déclara le Parc National Naturel de Yaigojé Apaporis, avec une superficie de 1.060.603 ha, étant le plus vaste du pays.C’était la première fois en Amérique Latine que les autorités traditionnelles indigènes, réunies dans l’ l’Asociación de Capitanes Indígenas Yaigojé Apaporis, sollicitaient qu’une partie de leur Resguardo (territoire de propriété indigène) soit déclaré officiellement Parc National Naturel. Leur but était de renforcer les mécanismes de protection et de conservation intégrale de ce territoire, et particulièrement les valeurs culturelles matérielles et immatérielles des peuples indigènes, face aux menaces des entreprises minières. Il s’agit de l’aire noyau du territoire de gestion traditionnelle des peuples indigènes Macuna, Tanimuca, Letuama, Cabiyari, Barazano, Yujup Macu et Yauna. Le nom de Yaigojé signifie le Havre du Tigre, figure spirituelle qui donne la sagesse.
Le nouveau parc est très riche en faune et flore : 1.683 espèces de plantes vasculaires (dont 33 sont endémiques pour la Colombie) ont été identifiées, ainsi que 362 espèces d’oiseaux, 81 de reptiles, 73 d’amphibies, 201 de poissons, 443 de papillons, et 16 espèces de mammifères en danger d’extinction (fourmilier géant, singe cotudo, singe écureuil, singe de nuit, singe colimocho, huicoco, maicero cariblanco, maicero cachón, churuco, loutre géante, tigrillo, jaguar, puma, dauphin rosé, lamantin et tapir).
De plus, ce territoire dispose d’une tradition culturelle et spirituelle très riche, qui fournit à ses habitants les connaissances nécessaires pour vivre et protéger ce territoire. Les collines, les torrents, les ravins, les rivières, les grottes, les gorges, les rochers, les sources sont considérés par les indigènes comme étant des lieux sacrés, utilisés pour le soin et la conservation du monde, moyennant les pratiques chamaniques qui conforment le “Chemin de la Pensée”, qui est en vigueur dans cette région depuis des temps immémoriaux. Toute cette connaissance est appliquée par l’intermédiaire de la chasse, la pêche, la récolte, et l’horticulture, régulées par les chamans, et représente ainsi une grande opportunité pour la préservation du système de gestion traditionnelle de cette nouvelle aire protegée. nouveau espace naturel protégé.
Pour plus d’information : Ministerio de Ambiente, Vivienda y Desarrollo Territorial de Colombia