Frithjof Schuon
Perspectives spirituelles et faits humains1953
Pour le sage, chaque étoile, chaque fleur, prouve métaphysiquement l’Infini.
Ce détrônement de la nature, ou cette scission entre l’homme et la terre — reflet de la scission entre l’homme et le Ciel — a porté des fruits si amers que la sagesse ancrée dans les symboles de la nature apparaît de nos jours comme un message spirituel de première importance ; on objectera peut-être que l’Occident a connu de tous temps — et notamment aux XVIIIe et XIXe siècles — des retours à la nature, mais ce n’est pas ainsi que nous l’entendons, car nous n’avons que faire d’un « naturisme » romantique et « déiste », voire athée. Ce dont il s’agit, c’est, non de projeter un individualisme sursaturé et désabusé dans une nature désacralisée, — ce serait une mondanité comme une autre, — mais au contraire de retrouver, sur la base de l’esprit traditionnel, dans la nature la substance divine qui lui est inhérente, ou en d’autres termes, de « voir Dieu partout » et de ne rien voir en dehors de Lui.
Référence
Première citation: Fritjof Schuon (1953) Perspectives spirituelles et faits humains. Cahiers du Sud ; deuxième édition Maisonneuve et Larose, 1989 troisième édition, L’Âge d’Homme, 2003.
2016. La conscience de l’absolu (complilation réalisée par Thierry Béguelin). Hozhoni Editions, Lachapelle-sous-Aubenas. France, pag.30
Deuxième citation: Firthjof Schuon (1957) De l’esprit symboliste. Études Traditionnelles N°340, juin 1957